Est-ce qu’un entrepreneur sommeille en vous?

Plusieurs choix de carrière s’offrent à vous. Les choix que vous ferez concernant votre domaine d’étude ou le nombre d’années que vous passerez à l’université vont dépendre de vos buts et de vos passions. Mais peu importe ces choix, vous pouvez aussi devenir entrepreneur. Quelque 40,9 % des jeunes de 18 à 34 ans disent avoir l’intention de créer ou de reprendre une entreprise. Et c’est possible, que vous obteniez un diplôme d’études professionnelles, que vous deveniez médecin, informaticien ou artiste, mais si vous avez fait des études universitaires, vous avez 30 % de chances de plus d’être attiré par l’idée de vous lancer en affaires.

Vous connaissez sûrement des entrepreneurs célèbres comme Bill Gates, le fondateur de Microsoft, ou Steve Jobs, l’homme derrière Apple. Ils ont réussi à bâtir des entreprises gigantesques. Mais on n’a pas besoin de devenir multimilliardaire pour être entrepreneur. La plupart des gens qui démarrent leur entreprise ont des buts assez modestes. Ce sont des gens qui ont une passion et qui ont des solutions à offrir à des problèmes courants. En se lançant en affaires, ils agissent pour saisir les opportunités que le monde offre.

Comment réaliser un profit

Chaque entrepreneur est différent, et tous ont plusieurs buts. Bien souvent, on retrouve parmi ces buts ceux d’aider sa communauté, de bâtir une organisation soi-même, d’être le premier à proposer des nouveautés et de réaliser, un jour, des profits. La rentabilité, soit le fait de gagner plus d’argent que ce qu’on dépense, est ce qui permet aux entreprises de continuer d’exister et de croître. Mais pour atteindre cet objectif, l’entrepreneur doit absolument répondre aux besoins de ses clients. Et il doit le faire à prix abordable, dans des délais raisonnables, souvent en se démarquant de ses concurrents. Dans certains cas, cela voudra dire se trouver une niche, c’est-à-dire certains consommateurs dont les goûts sont peu desservis par d’autres entreprises, par exemple en répondant à des préoccupations sociales ou environnementales. Un sondage récent a trouvé qu’un futur entrepreneur sur cinq voulait que sa future entreprise soit active en économie sociale.

  • REVENUS
  • COÛTS
  • REMBOURSEMENT DE L’INVESTISSEMENT
  • = PROFITS OU PERTES

Une entreprise commence à générer des profits lorsque ses revenus sont supérieurs à ses coûts. Les revenus sont perçus lorsque les clients achètent les produits ou les services qui sont offerts. C’est le client qui a le dernier mot. Il est libre de choisir l’entreprise où il achète. Il souhaite souvent obtenir un meilleur produit, moins cher, plus rapidement et plus facilement. Le client peut également choisir un produit qui correspond à ses valeurs, comme la provenance des produits, la qualité, l’empreinte écologique ou la réputation de l’entreprise. S’il n’est pas satisfait, il a le choix d’acheter ce produit ailleurs. Pour cette raison, une entreprise qui fonctionne mal, vend des produits de mauvaise qualité ou à des prix trop élevés, ou encore dont les valeurs ne correspondent pas à ce que les consommateurs cherchent, fera des pertes plutôt que des profits et ne survivra pas longtemps. Au Canada, 37 % des entreprises ne sont plus en activité après cinq ans, et 57 % après dix ans1. Les entreprises d’hébergement et de restauration sont celles qui ont le plus de mal à survivre : 45 % ne sont plus en activité après cinq ans et 69 % après dix ans.

La concurrence pousse les entreprises à :

  • réduire leurs prix
  • améliorer leur service et la qualité de leurs produits
  • accroître leur efficacité
  • réduire leurs coûts de production
  • innover

Si vous ouvrez un casse-croûte et que vous vendez vos hamburgers 5 $, alors que le casse-croûte concurrent, situé dans le même voisinage, vend les mêmes hamburgers 3 $, vous risquez de perdre des clients à ce concurrent. Quand cela se produit trop souvent, l’entreprise ne génère pas suffisamment de revenus et l’entrepreneur est forcé de fermer l’entreprise. Les clients, et leurs exigences, forcent les entreprises à s’ajuster et à s’améliorer.

Le profit n’est pas seulement une récompense pour avoir satisfait les besoins des consommateurs et pour avoir été un entrepreneur efficace. Il s’agit aussi d’un signal pour les autres entrepreneurs. Si un salon de toilettage pour chien est toujours occupé à pleine capacité et qu’il faut attendre plusieurs jours pour obtenir un rendez-vous, cela indique aux autres entrepreneurs qu’il existe une demande qui n’est pas pleinement satisfaite avec un seul salon de toilettage. Les profits élevés envoient le message qu’il y a une place pour qu’une autre entreprise fasse concurrence à la première.

La concurrence a plusieurs effets sur les entreprises. Elle les incite à travailler plus efficacement et à réduire leurs coûts de production, entre autres grâce à l’innovation technologique, à trouver de nouvelles façons de donner aux clients ce qu’ils veulent, à se démarquer des entreprises semblables, ainsi qu’à chercher à attirer la meilleure main-d’œuvre et à la retenir.

Qu’est-ce que l’innovation?

Les entrepreneurs innovent presque toujours. Leurs innovations ne sont pas forcément de nouvelles inventions ou de nouveaux produits, elles peuvent aussi être de nouvelles façons d’amener les produits aux consommateurs, de nouveaux services, l’utilisation d’une technologie pour réduire les coûts ou augmenter la qualité, ou l’utilisation d’une nouvelle forme d’entreprise.

Par exemple, les stations-service n’ont pas toujours offert du café, mais lorsqu’une d’entre elles a innové en l’offrant, les clients ont apprécié. On peut maintenant acheter du café dans presque chacune d’entre elles. Les stations-service n’ont pas inventé le café, mais un entrepreneur a imaginé une nouvelle façon d’amener un produit aux consommateurs pour les servir mieux que ses concurrents.

Une étude a trouvé que les nouveaux entrepreneurs du Québec sont très dynamiques et parmi les plus innovateurs, bien que leurs entreprises évoluent dans des secteurs qui sont peu technologiques2.

Comment avoir une idée d’entreprise?

Si un client a besoin d’un produit ou d’un service et qu’il est prêt à payer pour l’obtenir, il y a une opportunité à saisir; pour un entrepreneur perspicace, c’est l’occasion de faire de l’argent. S’il existe un écart sur le marché entre ce que les gens veulent et ce qui est disponible, un entrepreneur peut tenter de combler cette demande qui n’est pas satisfaite, peu importe de quoi il s’agit : si les gens veulent un salon de toilettage pour chiens et qu’ils sont prêts à payer pour ce service, c’est une opportunité entrepreneuriale. À partir du moment où il existe une véritable demande, un entrepreneur perspicace et alerte peut saisir cette opportunité.

Notes

1. Richard Archambault et May Song, « Les nouvelles entreprises canadiennes : taux de naissance et de survie au cours de la période de 2002 à 2014 », Innovation, Sciences et Développement économique Canada, Direction générale de la petite entreprise, mai 2018, p. 8.
2. Étienne St-Jean et Marc Duhamel, Global entrepreneurship monitor : rapport du Québec 2016.